top of page

Cent ans après, le 10 avril 2016, il reçoit la médaille de Verdun : Camille Chabert


 

Camille Joseph Chabert s'est engagé dans l'armée de terre à 20 ans. Né à Jaujac, le 18 avril 1875, fils de Jean Auguste Chabert et de Céline Berger, il était le frère de Célina Chabert et le beau-frère de notre Émile de ce blog. Camille a déjà accompli 18 ans d'armée lorsque la guerre de 1914 éclate. Le 2 août 1914 il est nommé au grade d'adjudant au 24e régiment d'infanterie de ligne qui va participer à la bataille de Charleroi puis de la Marne. La guerre est terrible dans l'infanterie qui perd de nombreux soldats, sous-officiers et officiers. Aussi le 6 décembre 1915 il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire.

C'était il y a tout juste cent ans, Verdun :

En février 1916 le 24e R.I. se trouve dans la Somme où il subit une attaque par les gaz, puis il est envoyé à Verdun en avril. Dans la nuit du 7 au 8 avril le 24e relève le 158e R.I. Dès les premiers jours, les pertes sont des plus lourdes ; un bombardement terrible écrase les sections dans les trous d'obus où elles se réfugient. Le sous-lieutenant Chabert conduit sa section avec bravoure. Cette action d'éclat lui vaudra une citation à l'ordre de la 6ème division d'infanterie, avec attribution de la croix de guerre. Citation n°140 du 24 avril 1916 :« A, par son calme et son sang-froid, maintenu sa section sous un violent bombardement qui précédait une attaque allemande d’infanterie, les 9 et 10 avril 1916 à Verdun (Étang de Vaux). »

Quelques semaines plus tard, à partir du 25 mai, la division occupe le secteur face à Douaumont que l'ennemi vient de reprendre. Le 24e R.I. a la garde du bois de la Caillette tout entier. Le secteur est des plus durs, pas d'eau, pas de tranchées, peu ou pas d'abris, bombardement d'une intensité inouïe qui décime rapidement les unités. Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, après cinq jours d'un bombardement dont la violence ne cesse de s'accroître, 1.200 combattants environ sont morts ou évacués ; dans ce charnier, certaines compagnies ne comptent plus que 40 combattants disséminés dans quelques trous d'obus plus profonds que les autres, et, à 7 heures du matin, il n'y a plus qu'une mitrailleuse en état de tirer.

Le sous-lieutenant Camille Chabert est porté disparu au bois de la Caillette, à Verdun, le 1er juin 1916. En fait il est blessé par un shrapnel avec plaies sur la partie postérieure de la tête, et fait prisonnier au camp de Grafenwöhr, en Bavière. Libéré le 11 novembre 1918, il est rapatrié en France le 19 décembre 1918.

Il avait la particularité de perdre ses parapluies et de déménager souvent ; il a habité Neuilly, Saint-Mandé, Nyons, Saint-Jean-le-Centenier, Toulon, Sausset-les-Pins... Séquelles psychologiques de la Grande Guerre ? Il disait lui-même qu'il avait été enseveli vivant par un obus puis déterré par un autre. Il est certain qu'il dut avoir régulièrement des nuits agitées par quelques cauchemars terribles. Marié avec Gabrielle Mary à Neuilly-sur-Seine en 1920, ils n'eurent pas d'enfants, donc pas de descendance. Gabrielle était la marraine de Camille Vidal et Camille Chabert était le parrain de Camille Joseph Gabriel Vidal, mon père. C'est pourquoi, comme l'un des petits-fils qu'il n'a pas eus, j'ai entrepris des recherches sur sa vie de soldat ; cela m'a conduit à demander que son nom soit inscrit sur le livre d'or des défenseurs de la ville de Verdun. Et cent ans après je viens de recevoir sa médaille de Verdun, et le diplôme signé de l'actuel maire de Verdun, Samuel Hazard. J'irai à Verdun à la fin du mois de mai, peut-être au bois de la Caillette ou à l'étang de Vaux.

Dominique.


Posts à l'affiche
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square

© 2023 by Name of Site. Proudly created with Wix.com

  • Facebook App Icon
  • Twitter App Icon
  • Google+ App Icon
bottom of page